Lettre Hebdo 813 /// 21-02-2019

Encore un reportage sur les déserts médicaux à une heure de grande écoute dimanche dernier… dans ce cas, désert médical rimait avec désert tout court… de petites bourgades dépeuplées, loin de tout.
Certes, le médecin généraliste est le chef d’orchestre du parcours de soins du patient mais il a aussi besoin de pouvoir s’appuyer sur ses confrères du second recours mais aussi sur les infirmiers, les kiné…
Comment des maires, des hommes politiques peuvent-ils encore imaginer et payer grassement des cabinets de recruteurs en imaginant qu’un jeune médecin (une femme très souvent) sera épanoui en s’installant seul, isolé de tout ?
Outre cet aspect d’isolement dans ces reportages, ne sont jamais évoqués certains problèmes de fond que sont une certaine forme de « précarité statutaire ».
En effet, il faut de façon urgente que les indemnités du congés de maternité soient revues à la hausse, qu’un système de pool volant de remplaçants soit créé pour les confrères en cas de maladie ou de coup dur, que ces insupportables et injustes 90 jours de carence passent à 3 jours, que les médecins soient automatiquement affiliés à une assurance accident de travail via la CPAM, etc…
Beaucoup de médecins sont rebutés par une activité libérale, à juste titre, car ils se rendent compte qu’à 25 euros la consultation, on a du mal à pouvoir assurer et assumer le risque !
Dr Julie CARON, Secrétaire Générale « Les Généralistes-CSMF ».

ACTUALITE : Grand Débat National : la CSMF donne la parole aux médecins

La CSMF propose jusqu’au 13 mars inclus de répondre à un e-sondage afin que chaque médecin libéral puisse exprimer ses propositions pour un meilleur accès aux soins et un système de santé mieux organisé.
Un compte rendu des contributions reçues sera fait lors d’une émission spéciale du magazine Univers Médecins le mercredi 27 mars prochain, dans un « face à la presse » du président de la CSMF.
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Le Journal d’EMPATIX

Nous sommes en 2019. Toute la Gaule se vide irrémédiablement de ses médecins. Toute ? Non ! Quelques villages peuplés d’irréductibles praticiens gaulois résistent encore et toujours à la morosité. Et la vie n’est pas toujours facile pour ces valeureux guerriers.
Mercredi : Ça y est, avec Expertix on se lance, nous recrutons ! Faut donner envie, faut donner la pêche, faut que ça like ! Faut y croire pour mettre l’autre en confiance. L’inverse d’une négociation conventionnelle, quoi…
Jeudi : Encore trois patientes victimes de harcèlement sur les réseaux sociaux. Encore des « coming out » de méchanceté gratuite par les auteurs des « brigades du lol ». « Pas chez nous que ça arriverait… » me dit Expertix. « Ah bon ? Et l’emballement contre les confrères homéopathes alors qu’au départ c’était une dénonciation des magnétiseurs ? Les attaques systématiques sur twitter ou facebook dès qu’on est volontariste, c’est confraternel ? ».
Vendredi : Aspirine, mon ancienne interne, veut bien devenir collaboratrice. Avec elle, c’est toujours l’effervescence ! Fait-on bien, peut-on faire mieux ? Nourrie au biberon de l’évaluation des pratiques et de l’Evidence Based Medecine… Elle me dit oui le jour où fait son entrée à l’HAS l’éminent confrère qui porte cela depuis des années. C’est très bon signe.

Samedi : Expertix fait passer un entretien à un jeune, Heurfix. Il a eu de la chance, il revenait de sa troisième année de césure. Il a l’air carré. Les horaires, les vacances, la gestion des urgences, les jours de repos. Mais un CV et une discipline à faire pâlir un mandarin. Expertix semble conquis. Et ça, c’est un exploit.
Dimanche : Petit débat autour d’une cervoise avec Refix, le plombier du village. « Quand une canalisation est bouchée, on peut toujours dévier vers un autre conduit. Mais si tu ne comprends pas d’où vient l’engorgement, tu auras beau dévier, à un moment ça va exploser. » Faudrait le nommer conseiller aux urgences et la gestion des soins non programmés.
Lundi : 6 patients par heure, c’est ce qu’on devrait voir pour rentabiliser un assistant médical… A ce niveau, pas besoin de crier, les patients le feront à notre place. C’est pourtant utile un assistant ; Rayonhix, notre radiologue, en connaît un rayon sur le sujet. Mais lui, il les paie directement parce que ses tarifs le lui permettent. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Mardi : « On va salarier les jeunes médecins, vu que c’est ce qu’ils demandent » entend-on de là-haut… Pas étonnant vu que c’est le discours servi depuis plus de vingt ans ; et puis 30% de patients vus en moins, les 35h, un bon salaire… Sauf que ça ne durera pas éternellement. Expertix et moi voulons résister. Aspirine et Heurfix arrivent. Et tout le monde nous tance de créer une CPTS. A suivre.

Dr Mickaël Riahi 

Billet d’humeur

On peut penser que le zonage est arrivé à son terme dans les différentes régions de France, ayant mis en exergue des zones sous dotées selon des critères plus ou moins fiables. Le dénominateur commun de ce repérage est la diminution drastique du nombre de médecins depuis 10 ans.
On ne parle actuellement plus que de cela et les professionnels de terrain, la plupart du temps le nez dans le guidon, ont du mal à saisir les opportunités politiques et financières qui pourraient être à leur disposition.
Ils ont parfois l’impression que le cahier des charges pour obtenir des fonds ACI est inatteignable et entendent le discours intolérable qui consiste à penser que les sommes utilisées dans ces zones pourraient être la base d’une augmentation générale des honoraires de base.
Il existe, pour une population donnée, un minimum de ressources qui n’a jamais été politiquement défini mais en dessous duquel la maltraitance des citoyens et des professionnels est la règle.
Il faut vraiment que les professionnels de ces zones intègrent les économies réalisées par la CPAM par la disparition du chiffre d’affaires des médecins partis en retraite ou ayant déplaqué pour une autre raison. Certes, une partie de ces honoraires a été basculée sur les autres praticiens qui ont augmenté leur chiffre d’affaires mais cela ne compense absolument pas la masse d’honoraires initiale. (Quand 9 médecins sur 13 sont partis sur 10 ans, que vous êtes en zone touristique et que la population augmente, l’utilisation de cette masse d’honoraires doit être une opportunité, d’autant plus que l’augmentation des heures de travail n’est pas extensible à l’infini et qu’elle crée le lit du burn-out).
Le concept de travailler plus pour éventuellement payer dans le futur du personnel est un mauvais concept car les médecins, déjà surbookés, ne vont pas changer à quelques années de la retraite leur modèle économique.
Ils ne prendront pas ce type d’opportunité sans les fonds pérennes que notre syndicat demande et il faut y ajouter la possibilité que les « SISA » créées puissent être employeurs et qu’elles puissent retarifer aux médecins toute ou partie de la prestation. Ces sociétés doivent pouvoir être alimentées financièrement par leurs membres sans risquer une requalification de prestataire de services soumis à la TVA.
Il faut que les professionnels de santé demandent des fonds pour élaborer un projet de santé par bassin de vie, qu’ils n’aient aucun scrupule à utiliser opportunément ces fonds qui sont ceux de la masse initiale des honoraires des médecins pour créer de nouvelles dynamiques interprofessionnelles afin de prendre en charge une population plus importante et en travaillant moins, mieux et en toute sécurité. Marisol Touraine disait récemment que le système de santé n’appartenait pas aux professionnels : elle a raison, mais il n’appartient pas non plus aux hommes politiques. Il appartient à ceux qui le font évoluer et qui l’utilisent, à savoir tous les citoyens souffrants et encore plus à ceux qui le comprennent et sont soumis aux difficultés de ces zones à soigner et à être soignés.
Dr Pierre-Marie Coquet, Président des Généralistes CSMF du Nord, Président du SMCG-CSMF.

Vous voulez varier votre activité professionnelle ?

Vous voulez varier votre activité professionnelle ?
L’exercice « Médecin Agréé Permis de Conduire» est fait pour vous. Il vous permettra d’examiner des usagers professionnels de la route ou malades nécessitant une visite médicale régulière dans votre cabinet et (ou) des usagers contrevenants examinés à deux médecins en commission médicale préfectorale.
La formation que vous propose l’ACFM en partenariat avec le syndicat SMACMAC répond à cette problématique et vous obtiendrez, au terme de la session de 1,5 jours, une attestation qui vous permettra de solliciter votre agrément au préfet de votre département.
L’arrêté du 31 Juillet 2012 a rendu obligatoire une session de Formation Continue,tous les 5 ans, pour les Médecins Agréés pour le contrôle médical d’aptitude à la conduite, afin d’obtenir le renouvellement de leur agrément préfectoral.
Vous êtes dans ce cas de figure et votre période d’agrément de cinq ans est peut-être finie ou en voie de l’être.
L’ACFM organise également des formations continues qui vous sont réservées.Calendrier et inscription aux prochaines formations

AGENDA :

27 février 2019 : Univers médecins, l’émission TV de la CSMF, à partir de 19h30 sur Fréquence Médicale : « La fin de la liberté d’installation : la solution ? » Informations
27 mars 2019 : Univers médecins, spécial Grand Débat National, à partir de 19h30 sur Fréquence Médicale Informations

Comme les années précédentes, « Les Généralistes CSMF » seront présents aux Journées de la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé (FFMPS) qui auront lieu cette année les 29 et 30 mars à DIJON.
Nous vous attendons au stand N°15.
La Ministre des Solidarités et de la Santé, Madame Agnès Buzyn, a confirmé sa venue. Sous réserve d’agenda, elle sera présente à la plénière “Vers plus de pluriprofessionnalité : un enjeu de ma santé 2022 ” le vendredi 29 mars.
Je télécharge le programme +Je m’inscris aux Journées

« Les Généralistes CSMF » seront également présents aux 13èmes Congrès Médecine Générale France du 4 au 6 avril au Palais des Congrès Porte Maillot à PARIS (Stand N°46).
Programme et inscription.

Profitez des tarifs préférentiels jusqu’au 28 février 2019.

FORMATION :

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Evolutis DPC, avec ses 3 organismes agréés (ACFM, AFORSPE, FORMUNOF), vous propose des sessions de formation informatique sur fonds FAF PM proche de chez vous. Organisées en partenariat avec les éditeurs d’Hellodoc, Axisanté, Weda, Crossway, Mediclick, MLM, Medistory, … Plus de 100 formations vous sont proposées sur 3 niveaux progressifs (débutant – confirmé – expert) et un niveau 4 spécifique autour du thème de la recherche multicritère, des logiciels communicants et du DMP.

Pour rappel, les formations financées par le FAF PM – Fonds d’Assurance à la Formation des Professions Médicales – sont gratuites et non indemnisées.
Découvrez dès maintenant les sessions en cliquant sur ce lien