Elle a cartonné aux ECN, et a choisi médecine générale. Depuis le début, elle sait qu’elle sera généraliste. Comme le médecin de son enfance qui a pris soin d’elle. Comme son maître de stage en 5ème année qui lui a permis de confirmer son envie. Et c’est sa ville, Toulouse, qu’elle a choisi pour son internat.

“J’ai fait médecine pour faire de la médecine générale, ça a toujours été une évidence pour moi. J’ai eu un médecin généraliste exceptionnel depuis mes 10 ans environ, du genre à m’appeler personnellement dès que je n’allais pas bien, pour prendre de mes nouvelles, et du genre à être très compétente. Elle savait que je voulais faire médecine générale mais je ne l’ai pas revu depuis au moins 6 ans. Je passerai la voir et la remercier à l’occasion.

Mon plaidoyer pour la médecine générale

C’était un métier qui m’attirait sous tous ses aspects et particulièrement le côté humain.

 

Liberté

Un autre médecin chez qui j’ai fait mon stage en 5e année de médecine m’a permis de confirmer cette forte suspicion que c’était la spécialité qui me correspondait le plus.

Le libéral, c’est justement un des arguments en faveur de la médecine générale pour moi. D’autres spécialités permettent en effet de pratiquer une médecine très transversale et passionnante (médecine interne, infectiologie…) mais ce sont des spécialités d’hôpital, or l’hôpital est un monde dans lequel je ne suis pas vraiment à l’aise.

J’aime la liberté que permet…

le libéral.

Je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve en termes d’opportunités mais je sais que l’idéal de mon point de vue serait une maison médicale avec plusieurs médecins et des paramédicaux.

J’avoue que la campagne me fait peur, comme à beaucoup de jeunes médecins généralistes, mais une petite ville ou ville moyenne me semblerait un bon compromis.

 

Peur de me faire “bouffer”

Je ne sais, bien sûr, pas encore si je voudrais faire exclusivement du cabinet, ou si je voudrais diversifier ma pratique en travaillant dans d’autres structures. J’ai pour le moment une connaissance limitée de toutes les options différentes mais je sais qu’elles sont nombreuses.

Concernant mes craintes, je pense en avoir deux principales. D’abord le fait de justement ne pas pouvoir maîtriser l’immense champ de la médecine générale, d’oublier des choses importantes, de passer à côté de diagnostics par défaut de connaissances dans certains domaines.

Ma deuxième crainte est d’être submergée, que ce soit par la quantité de travail, mais surtout au niveau individuel avec les patients. Je m’explique : j’ai, pour l’instant, une timidité qui rend difficile le fait de m’imposer, de tenir tête à des patients qui ont des attentes particulières et injustifiées envers leur médecin. Je manque d’assurance, ce qui fragilise mon pouvoir de persuasion. Pour parler vulgairement, j’ai…

peur de me faire “bouffer” par manque de confiance en moi, et c’est un des aspects de ma personnalité qu’il va falloir que je travaille.

Une chose à ajouter : se prendre la tête sur les maladies très rares, connaître sur le bout des doigts la prise en charge d’une maladie qui touche 1 personne sur 100 000, c’était génial pendant la préparation du concours.

 

Prise en charge globale

Dans la vraie vie, j’ai juste envie de savoir soigner les gens en général, les 90% des problèmes médicaux du quotidien, me laisser la possibilité d’évoquer des choses rares mais laisser le spécialiste s’en occuper quand je bloque.

J’ai envie de connaître “la médecine” dans un sens global, et pas forcément de façon très spécifique et surspecialisée. Et en plus de la médecine en tant que science, je veux pouvoir consacrer beaucoup de temps à l’humain, au relationnel, au suivi, afin de pouvoir faire une prise en charge très globale qui, je crois, est absolument essentielle pour ne pas passer à côté de diagnostics évocables seulement si on connaît par coeur son patient.”

Source : www.egora.fr
Auteur : Fanny Napolier