Il propose de demander aux généralistes de s’investir davantage dans l’accès aux soins non programmés, tout en reconnaissant leur rôle de “pierre angulaire”. Le député et urgentiste Thomas Mesnier vient de remettre son rapport à Agnès Buzyn.

 

 

Au menu de ce nouveau rapport sur les urgences, 19 propositions formulées par le député En Marche Thomas Mesnier. Cet urgentiste de formation vient de remettre le fruit de son travail à Agnès Buzyn et le document pourrait être repris dans le cadre des propositions qui doivent être faites début juin par Emmanuel Macron.

 

Trouver du temps médical en plus

Parmi ces recommandations, plusieurs concernent les médecins généralistes appelés à prendre une part plus importante dans la gestion des soins non programmés. “Il faut inciter les médecins à répondre davantage aux soins non programmés, ce sont les experts, les référents”, a salué le député Thomas Mesnier, qui rappelle que les généralistes prennent déjà en charge 35 millions de consultations de soins non programmés par an. Mais, ajoute l’urgentiste “10 millions de consultations ne nécessitent ni les compétences des urgentistes ni le plateau technique des urgences et pourraient être pris en charge par la médecine de ville”.

 

 

Pour permettre cet investissement supplémentaire à l’heure où les généralistes sont déjà surchargés, Thomas Mesnier assure qu’ils peuvent trouver du temps médical supplémentaire grâce à du personnel administratif.

Concrètement, il propose de financer un demi ETP par bassin de vie pour coordonner l’organisation des soins entre les professionnels d’un territoire et gérer les tâches administratives des médecins. Soit quelque 72 millions d’euros. “Il faut investir”, tranche catégoriquement le député.

 

Ouvrir les soins non programmés aux autres professionnels de santé

Le jeune médecin et député propose aussi d’ouvrir les soins non programmés aux autres professionnels de santé : pharmaciens, infirmiers, kinés… “Une certaine partie des soins non programmés ne nécessite pas 10 ans de médecine”, assure Thomas Mesnier.

 

 

L’urgentiste plaide pour que des généralistes soient associés à la régulation. Interrogé sur le caractère coercitif de la mesure, le député dément. “Il faut inciter les professionnels par des investissements, de cette manière ils vont s’y retrouver”, indique Thomas Mesnier.

Sur le numéro unique, le député de la majorité propose de fusionner tous les numéros santé, en lasisant à part le 17 et le 18. Ce numéro unique incluerait la régulation libérale. “Les 2/3 des demandes de soins non programmés pourraient se résoudre par un appel, sans consultation”, assure le généraliste. Il propose ainsi de recruter 650 ETP de médecins supplémentaires à la régulation.

Enfin Thomas Mesnier appelle à une vaste opération d’éducation et d’information à la santé. “Beaucoup de patients consultent alors qu’il n’y a pas d’urgences. On a perdu les remèdes de grand mère, le bon sens”, déplore l’urgentiste.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Fanny Napolier

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