La nomination du Pr Buzyn au ministère de la Santé, a laissé vacant le siège que cette éminente hématologue occupait depuis quelques mois à la Haute autorité de Santé (HAS). Puisqu’il s’agit de trouver d’ici la fin du mois, une ou un successeur à la ministre, le grand mercato santé a déjà commencé. A vos pronostics.

 

Dans l’idéal, la ou le candidat doit être médecin ou scientifique de renom, reconnu par ses pairs et par les patients, coutumier des arcanes administratives et des estrades, un peu politique, mais surtout “Macron compatible”. Le président apprécie les jeunes talents, les non professionnels de la politique et la société civile. Il veut respecter la parité hommes/femmes, dans les nominations et la diversité d’opinions, dès lors que ces dernières sont dans le bon sens de la marche. Enfin, Emmanuel Macron ne dédaigne pas les prises de guerre et aime surprendre… Quel pourrait être l’oiseau rare ?

Nous vous proposons quelques noms, avec la cote de la rédaction.

 

Dr Dominique Stoppa-Lyonnet. L’ancienne porte-parole santé de François Fillon, ex députée LR, est professeur de génétique à l’université Paris-Descartes et dirige le service de génétique de l’Institut Curie. Un parfait CVscientifique et technocratique pour le poste.

Ndlr : Si le Pr Stoppa-Lyonnet a le profil adéquat pour présider la HAS, elle reste militante Les Républicains. Elle est néanmoins proche de Nathalie Kosciusco-Morizet (elle-même Macron-compatible), dont elle fut la suppléante parisienne aux dernières législatives (perdues par NKM).

Notre note : 6/10

 

Dr Gérard Bapt. L’ancien député (PS) de Haute-Garonne et membre de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée, cardiologue de formation, n’a jamais ménagé ses critiques, parfois acerbes, contre son propre camp. Il a été battu dès le premier tour, lors des dernières législatives.

Ndlr : Le Dr Bapt se trouve actuellement quasiment sans emploi (hormis un petit mandat local), alors qu’il jouit d’une solide connaissance du fonctionnement de la haute administration et de la sécurité sociale. Médecin avant tout et à ce titre, apprécié de ses pairs, ce néanmoins professionnel de la politique ne répond pas aux critères de la parité.

Notre note : 4/10

 

Dr Elisabeth Hubert. Médecin généraliste, ex syndicaliste à la CSMF, l’ancienne députée de Loire-Atlantique militante gaulliste puis chiraquienne, fut en 1995, 10 mois ministre de la Santé publique et de l’Assurance maladie sous le gouvernement Juppé avant d’en démissionner pour ne pas cautionner les ordonnances éponymes en préparation. Eloignée du militantisme politique, elle préside depuis plusieurs années la Fédération nationale de l’hospitalisation à domicile (FNHAD) et plaide sans relâche pour la fin du “tout hôpital”.

Ndlr : Elisabeth Hubert a eu plusieurs vies, dont la médecine libérale a toujours été le fil rouge. Très fine connaisseuse du fonctionnement de l’appareil d’Etat, elle a conservé l’estime de ses confrères, tout en représentant désormais la société civile. Eloignée des jeux d’appareils et de pouvoirs, cette brillante oratrice représenterait pour le président Macron, une prise de choix.

Notre note : 8/10

 

Dr Catherine Lemorton. Défaite aux dernières législatives dès le1er tour face à un candidat En Marche, la pharmacienne de Toulouse et ancienne présidente (PS) de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a perdu le siège de député qu’elle avait conquis à la droite en 2012. Très fine connaisseuse du fonctionnement de nos institutions et défenseur souvent cassante de la politique de santé de l’ancien gouvernement, elle se trouve actuellement sans emploi mais se refuse à retourner dans une officine.

Ndlr : La disponibilité de la pharmacienne toulousaine ne vaut pas blanc-seing, tant elle s’est aliéné les faveurs des libéraux de santé, à coup de déclarations provocatrices et autres procès divers. Catherine Lemorton, qui aurait bien aimé retrouver un emploi dans une agence sanitaire, trimballe son spleen dans les médias. Mais semble bien trop clivante pour le job.

Notre note : 2/10

 

Dr Michèle Delaunay. Cancérologue bordelaise, ex secrétaire d’Etat (PS) aux Personnes âgées sous le gouvernement Ayraut, Michèle Delaunay a dû céder son siège de député de Gironde dès le premier tour. Néanmoins, son étoile demeure au plus haut auprès du corps médical, qui loue sa ténacité et son courage tout au long de la bataille acharnée qu’elle a mené contre les lobbys du tabac, durant sa mandature.

Ndlr : Consensuelle et compétente, à l’écoute, militante de la santé publique, ouverte à la problématique de la médecine libérale, députée chevronnée, Michèle Delaunay représenterait elle aussi une belle prise, n’était son âge (70 ans), qu’elle porte cependant fleur au fusil.

Notre note : 7/10

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : C. L B

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