Pour sa défense, Richard Ferrand et ceux qui le soutiennent n’hésitent pas à comparer sa situation à celle des médecins députés qui interviennent dans des textes concernant la santé.

 

La défense tente de se mettre en place autour de Richard Ferrand, ministre mis en cause depuis plusieurs jours au sujet de son passé en tant que directeur des Mutuelles de Bretagne.

Ce mardi, Le Monde indiquait que Richard Ferrand a continué à être rémunéré par les Mutuelles de Bretagne alors qu’il était député, et que dès 2012, il a co-signé une proposition de loi sur les réseaux de soins. Une double casquette qui pose clairement la question du conflit d’intérêts.

Mais Richard Ferrand s’en défend. S’il reconnaît qu’il était payé 1250 euros net par mois pour une activité de chargé de mission auprès de la directrice des Mutuelles de Bretagne, il nie tout conflit d’intérêts. Et assure que s’il a “participé” aux débats, c’est simplement parce qu’il connaît le sujet.  “Je n’ai pas déposé un amendement, j’ai participé au débat parce que j’y connais un peu quelque chose”, clame le secrétaire général d’En Marche, interrogé ce mercredi sur France Inter. Certes, mais son rôle n’a pas été si minime qu’il veut le laisser croire puisque Richard Ferrand est l’un des huit co-signataires de la proposition de loi.

Pour souligner son innocence, Richard Ferrand n’hésite pas à comparer sa situation à celle des médecins députés. “Lorsque tous les médecins siègent à la Commission des Affaires sociales, qu’ils discutent le projet de loi de la Sécurité sociale, je ne dis pas qu’ils le font parce qu’ils sont intéressés, ils le font parce qu’ils sont compétents”, a assuré Richard Ferrand ce mercredi sur France Inter.

Une stratégie de défense qui semble avoir été préparée. Au même moment, sur Europe 1, le député PS René Dozière tenait le même discours. ” C’est une chasse à l’homme médiatique (…) On a reproché à Ferrand d’intervenir dans un texte qui concernait les mutuelles. En réalité, ça concernait les millions de Français qui ne sont pas remboursés en lunettes, en dentaire et en audioprothèses”, a commencé le député. “Ça veut dire qu’un agriculteur ne pourra plus intervenir dans un débat qui portera sur l’agriculture ? Dans ce débat sur les mutuelles, Accoyer est intervenu contre ce texte en tant que médecin, en tant que défenseur d’une certaine idée de la médecine libérale. Et lui ? Il n’aurait pas de conflit d’intérêts?”, a souligné René Dozières, tout en ajoutant que Richard Ferrand avait tout de même “tort” de continuer à être rémunéré par les Mutuelles de Bretagne.

Médecins députés et député rémunéré par une mutuelle, même combat ? Pas au goût de certains médecins qui ont fait savoir leur indignation sur les réseaux sociaux.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : F Na.

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