La lettre hebdo est dédiée cette semaine à notre confrère le Docteur Rousseaux.

 

Notre confrère, âgé de 64 ans, décrit par ses proches comme adorant son métier, est décédé le 1er février suite à une agression d’une rare violence dans son cabinet à Nogent–le-Rotrou en Eure et Loir dans l’exercice de ses fonctions.

Depuis des mois les actes de malveillance, les agressions verbales ou physiques se multiplient tant à l’hôpital qu’au coeur des cabinets des médecins libéraux. Le Dr Legrand, installé dans un cabinet de groupe dans un secteur dit sensible à Tourcoing, a témoigné auprès de journalistes qu’il avait été obligé de s’équiper d’un boitier afin de pouvoir contacter directement la gendarmerie en cas d’urgence, tant les relations se dégradent quotidiennement. (voir l’interview du Dr Legrand)

Malgré tous ces signaux d’alerte et de nombreuses interpellations, les pouvoirs publics restent sourds à nos revendications et ne semblent pas prendre en compte l’extrême gravité des faits.

Nous demandons que soit notamment mis en place un numéro d’appel d’urgence pour les médecins en lien direct avec la gendarmerie ou la police, que des boitiers de téléalarmes puissent être proposés aux médecins qui le souhaitent, qu’un policier accompagne le médecin en cas de visite dans des  zones sensibles ou auprès de patients à risques, que les municipalités placent des caméras de vidéo surveillance à proximité des cabinets, que les ARS dans le cadre des aides au MSP financent des systèmes de sécurité…

Il est urgent en parallèle de donner plus de moyens à la psychiatrie. En raison de structures type CMP surchargées, de psychiatres aux délais de rdv de plusieurs mois, il est de plus en plus fréquent que le médecin généraliste soit en première ligne pour prendre en charge des patients qui nécessiteraient des soins psychiatriques lourds.

Ce drame, qui nous touche tous profondément, met en exergue encore un peu plus la difficulté aujourd’hui d’être médecin généraliste et d’exercer sereinement. Il n’est pas acceptable d’aller travailler la peur au ventre ! Notre mission est de soigner la population française, le cabinet doit être un espace sanctuarisé.


  


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