L’UNOF, c’est fini. Place aux Généralistes CSMF. Le Dr Luc Duquesnel nous explique ce changement de nom et annonce le programme de son syndicat.

 

Egora : Pourquoi ce changement de nom ?

Dr Luc Duquesnel : L’UNOF a 32 ans. UNOF signifiait Union nationale des omnipraticiens français. Omnipraticien ça faisait un peu suranné, la médecine générale est devenue une spécialité. Je crois que c’était important de rendre notre syndicat plus lisible, entre-autre auprès des jeunes et des futurs médecins généralistes. Nous avons laissé la mention CSMF car le combat des généralistes s’inscrit au sein de la CSMF. Ce modèle d’exercice coordonné, libéral et social est un peu la spécificité de notre syndicat. Nous tissons les liens entre les médecins généralistes et les autres spécialités médicales. Voilà pourquoi nous nous appelons “Les généralistes CSMF.”

L’UNOF avait voté à 78% pour la convention, tandis que la CSMF a voté contre. Comment vivez-vous cette situation ?

Pour moi il n’y a pas d’antinomie. Ce qu’ont voulu dire les médecins généralistes de l’UNOF c’est qu’il y avait des avancées dans cette convention. On est peu surpris de voir que certains syndicats s’approprient le fruit de cette convention alors que tout ce qu’il y a dans le texte a été obtenu grâce au travail des 5 syndicats représentatifs pendant 5 mois.

Il y eu des avancées mais il y aussi beaucoup de choses qui ne sont pas dans ce texte alors que nous l’avions demandé. Dans les conventions précédentes il y avait des clauses de revoyure pour la valeur du C. Là on a l’impression d’en prendre pour 5 ans avec un C à 25 euros.

La principale demande des généralistes était une revalorisation des actes complexes. Le bilan que l’on peut dresser aujourd’hui, c’est que toutes ces consultations complexes et longues, dans lesquelles je mets les visites à domicile, seront facturées demain 25 euros. Ça n’est pas acceptable. On ne peut pas accepter que 95% de nos consultations complexes restent des consultations de niveau 1. Ca n’est pas comme cela que l’on rendra la médecine générale attractive pour les jeunes.

Pour nous cette convention ne prépare pas l’avenir de la médecine générale libérale. Même si la somme parait importante, 42% de l’enveloppe n’était que du rattrapage.

Comment allez-vous organiser votre vie syndicale dans l’opposition ?

Nous allons continuer le mouvement de désobéissance tarifaire du C à 25 euros. Ça ne nous dérange pas puisque nous n’avons pas signé la convention précisant que le C à 25 euros doit s’appliquer au 1er mai 2017… Les généralistes CSMF appellent les médecins généralistes à poursuivre la désobéissance civile en n’appliquant pas le tiers payant généralisé. Nous appliquons le tiers payant social mais nous n’allons pas plus loin.

Ca n’est pas parce que nous n’avons pas signé la convention que nous ne participons pas à la négociation pour les avenants. Avant le 31 décembre, il doit y avoir un avenant sur la Rosp pour l’enfant. Nous allons participer activement à toutes les discussions autour d’avenants conventionnels.

Nous voulons faire reconnaitre la complexité des consultations du médecin traitant et pour cela, faire qu’un nombre de plus en plus important de ces consultations deviennent des consultations de niveau 2, 3 ou 4.

Nous allons demander à ce à ce que l’organisation de la permanence des soins ambulatoire des week-ends inclue aussi les samedis matin. Cela permettra d’assurer à l’ensemble de la population un accès aux soins et préservera la qualité de vie des médecins généralistes.

Enfin, Les Généralistes CSMF s’opposera au projet de re-certification des médecins porté par le Cnom et estime qu’il est aberrant de proposer une re-certification alors qu’il n’existe toujours pas de certification.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : S.B.