Et maintenant, À chacun de prendre ses responsabilitÉs…

Après presque 4 mois et demi de discussions et de tergiversations, les négociations conventionnelles vont entrer cette semaine dans leur dernière ligne droite. Il reste quinze jours pour trouver un accord qui dessinera les contours de la prochaine convention pour les cinq années à venir.

La tâche du Directeur de la CNAM est ardue. Certains diront : mission impossible.

En effet, son rôle aurait dû être de faire des propositions structurantes permettant aux médecins généralistes et à l’ensemble des médecins libéraux de prendre ce fameux virage ambulatoire dont tout le monde parle mais que personne ne voit venir. Cette convention devait valoriser l’expertise médicale et permettre aux médecins traitants, dont le nombre va baisser jusqu’en 2025, d’assurer collectivement la prise en charge de la santé de la population sur leurs territoires grâce à un forfait structure. Celui-ci devait leur permettre de les décharger de certaines tâches administratives mais aussi paramédicales tout en restant les « chefs d’orchestre » de ces prises en charge.

Malheureusement, le Directeur de la CNAM se trouve dans l’obligation d’effectuer une mission de rattrapage vis-à-vis des médecins généralistes dont le différentiel de revenus avec les autres spécialités médicales n’a jamais été aussi important. Alors que depuis cinq ans, l’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) de ville est sous réalisé, le gouvernement, plutôt que d’investir sur les soins primaires, a préféré laisser les généralistes s’enfoncer dans le chaos avec une rémunération de misère pour leurs consultations qui sont pourtant de plus en plus longues et complexes.

Il en va de la crédibilité de ce gouvernement de permettre au Directeur de la CNAM de faire des propositions qui améliorent les conditions d’exercice des médecins généralistes et leurs revenus tout en répondant aux enjeux de demain.

Si tel est le cas, chaque syndicat représentatif sera face à ses responsabilités en signant ou pas cette convention médicale.

Là aussi la tâche ne sera pas facile car, avec raison, chaque spécialité médicale nourrit des attentes vis-à-vis de cette convention, voire des exigences. Certaines spécialités cliniques sont à peine mieux loties que la médecine générale.

Quelques soient les propositions du Directeur de la CNAM, cette période de « vaches maigres » amènera chaque syndicat à définir des priorités qui font que certains sembleront favorisés par rapport à d’autres tout en sachant que personne n’aura tout ce qu’il demande.

L’UNOF-CSMF, premier syndicat de médecins généralistes libéraux, a depuis longtemps définit ses priorités : la médecine générale, les spécialités cliniques et le secteur 1. Cela ne veut bien sûr pas dire que d’autres attentes ne doivent pas être satisfaites mais, à l’heure des choix, les médecins généralistes de secteur 1 ne comprendraient pas que le secteur 2 devienne une priorité alors qu’il offre non seulement un espace de liberté tarifaire à ses médecins mais aussi à la plupart d’entre eux la possibilité d’accéder au Contrat d’Accès aux Soins (CAS) qui leurs permet d’augmenter leurs revenus tout en maintenant la même activité.

L’UNOF-CSMF réunira le vendredi 22 juillet 2016 une assemblée générale extraordinaire pour se positionner par rapport au texte conventionnel proposé, choix qu’elle portera le lendemain lors de l’assemblée générale de la CSMF.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président de l’UNOF-CSMF
 

Les négociations conventionnelles ont débuté le 24 février dernier, et depuis cette date, avec la régularité d’une horloge suisse, les séances plénières hebdomadaires se sont succédées, entrecoupées par des ateliers de travail, en plus petit comité. Le résultat ? "La seule chose tangible sur laquelle les médecins généralistes…