UNOF-CSMF MAIL /// Vendredi 8 avril 2016


« IL Y A UN MOMENT OÙ L’ON RISQUE D’AVOIR DU MAL À FAIRE RENTRER L’ÉDREDON
DANS LA VALISE ! »

Voilà plus d’un mois que les négociations pour la prochaine convention médicale ont débuté. Nous devrions d’ailleurs plutôt parler de discussions où chacun, à tour de rôle, avance ses propositions.

Les syndicats de médecins libéraux tout d’abord, sur la base de leur plateforme commune issue des Assises de la médecine libérale du 11 février 2016, avancent une à une leurs propositions pour répondre aux attentes des médecins libéraux. L’état de délabrement de la médecine libérale, et tout particulièrement des spécialités cliniques, dont la médecine générale, fait que ces propositions sont nombreuses. Elles visent à rendre plus attractives les zones sous-médicalisées, à revaloriser la consultation de base, à mettre en place un C2 pour les consultations complexes de plus en plus nombreuses qui constituent le quotidien des médecins généralistes, à valoriser l’exercice coordonné entre les médecins traitants et les autres médecins spécialistes afin d’éviter des hospitalisations.

De son côté, le Directeur de l’Union Nationale des Caisses d'Assurance Maladie (UNCAM), après avoir fait le bilan de la convention médicale actuelle, avance lui aussi ses propositions censées répondre non seulement aux demandes des médecins libéraux mais aussi aux enjeux de santé publique de demain et du fameux « virage ambulatoire ».

Tout irait donc pour le mieux Porte de Montreuil ?

Non, tout ne va pas bien et l’UNOF-CSMF considère même que le fil conducteur du Directeur de l’UNCAM va mener les médecins généralistes au fond du précipice.

Tour à tour, les médecins installés en zones fragiles et bénéficiant de l’option démographie se voient accuser de profiter d’aubaines, les médecins généralistes voient le montant de leurs revenus maquillé à la hausse tout en minimisant les écarts de revenus avec les autres médecins libéraux. Les médecins généralistes pourront coter une consultation complexe une à deux fois par mois lorsqu’ils verront « un mouton à cinq pattes » et bien sûr, ils devront choisir entre une revalorisation de leur consultation de base ou des consultations complexes revalorisées.

Cette situation est inacceptable tant elle est méprisante pour les médecins généralistes car elle ignore dans quelle situation les dernières conventions médicales les ont menés et la réalité de leur exercice quotidien.

Les chiffres sont pourtant là, ce sont ceux que la Direction de la Recherche des Etudes et Evaluation et Statistiques (DREES) a publié en février 2016.

Les médecins généralistes, qui travaillent 7 heures de plus par semaine, ont vu leurs revenus croitre de seulement 0,3% par an de 2005 à 2013 en euros constants alors que pour les autres spécialités médicales cette évolution était de 0,8%, soit presque trois fois plus. Pour amplifier cette différence, seulement 27% des médecins généralistes ont une activité complémentaire salariée (3 900 euros/an/médecin) alors que 47% des médecins des autres spécialités médicales ont aussi une activité salariée (15 300 euros/an/médecin).

Pour en finir avec les chiffres, le nombre d’actes de médecine générale par an et par habitant est passé de 4,8 en 2000 à 4,1 en 2013 alors que la durée des consultations passait de 15 à 18 minutes durant cette même période, et ceci alors que la demande de soins a augmenté du fait de l’augmentation et du vieillissement de la population. Ceci confirme ce que nous disent les médecins généralistes, leurs consultations sont de plus en plus lourdes et complexes et à motifs multiples.

Il est donc urgent, au cours de ces négociations conventionnelles, de changer de credo sinon le virage ambulatoire deviendra un mirage et les médecins généralistes n’auront plus d’autres choix que de sortir du ghetto que constitue le secteur 1 et adapter eux-mêmes la valeur de leurs consultations à leurs contenus.

L’UNOF-CSMF tient à rassurer le Directeur de l’UNCAM qui, à la fin de la réunion du 23 mars sur la valorisation du médecin traitant, avait exprimé sa crainte qu’à un moment « on risquait d’avoir du mal à faire rentrer l’édredon dans la valise ». Les médecins généralistes sont prêts à sauter sur la valise pour la fermer. Ils seront épaulés par les autres spécialités cliniques dont le sort est souvent à peine plus enviable.

Dr Luc DUQUESNEL, Président UNOF-CSMF

> REAGIR A CET EDITORIAL <

A côté de la plaque

Les discussions conventionnelles se poursuivent, alors que la stratégie de la CNAM pour dépenser le moins possible, pourrait se résumer à une triade infernale. Comme un fil rouge, le Dr Luc Duquesnel, le président de l'UNOF-CSMF, témoigne de la falsification des chiffres des revenus des médecins généralistes présentés par…


Prendre soin de son cœur, c’est aussi protéger ses capacités cognitives !

Cancer métastatique de la prostate : la survie dépend des sites secondaires
COPYRIGHT UNOF-CSMF 2016 /// CONTACT DESABONNEMENT ADHESION