UNOF-CSMF MAIL /// Vendredi 27 novembre 2015

ET MAINTENANT, ON FAIT QUOI ?

Le projet de loi de santé est dans la dernière ligne droite avant son adoption définitive. La mobilisation massive et unitaire des médecins libéraux depuis plus d’un an n’y aura rien fait, mobilisation par deux fois stoppée dans son élan par les attentats terroristes dramatiques qui ont frappé la France.

Cette loi, par essence idéologique, ne pouvait pas ne pas être votée car, évènement rare pour ce gouvernement depuis 2012, elle rassemblait toute la gauche, de la gauche molle à la gauche dure, les gauches verte, rose et rouge.

La supercherie d’un accès gratuit à son médecin aura permis à ce gouvernement de faire voter cette loi avec l’assentiment d’une majorité de français. Ces derniers auront des lendemains difficiles car les grands groupes d’assurances complémentaires annoncent déjà une explosion de leurs tarifs à partir de 2017.

« Enfin, avec la généralisation du "tiers payant", c’est un bouleversement des principes fondateurs de la sécurité sociale. Les assurances complémentaires deviennent des opérateurs du système au même titre que le régime obligatoire.
Il faut être clair : le désengagement de la sécurité sociale se traduit forcément par une charge de plus en plus importante pour les assurés, car ce sont eux qui payent les assurances complémentaires ! L’augmentation continue des tarifs des complémentaires accentue les inégalités sociales, c’est-à-dire, avec un panier de soins a minima pour l’immense majorité de la population et des soins corrects pour ceux qui auront les moyens de les payer ».

Quels sont les auteurs de ces lignes ? Les syndicats de médecins libéraux ? Non, ce sont les syndicats CGT, FO et Sud Santé dans un tract le 5 novembre 2015 qui appelait à une manifestation contre la Loi Touraine le 17 novembre, rassemblement qui lui aussi sera bien sûr annulé. Seul regret pour les médecins libéraux, c’est une réaction aussi tardive de ces syndicats.

Cette fin de parcours législatif aura été marquée par l’intervention de la Ministre de la Santé à l’Assemblée Nationale le 17 novembre. Sollicitée par un Député sur le nécessaire report de l’examen définitif de la loi, la Ministre a montré un incommensurable mépris pour les médecins libéraux. Nous savions qu’elle ne nous aimait pas, maintenant nous savons qu’elle nous méprise.

Peu importe cet épilogue peu glorieux pour cette loi et son auteur, l’important pour les médecins libéraux est de savoir que le tiers payant généralisé ne sera pas mis en œuvre car les médecins le boycotteront. Ce sera la désobéissance civile.

Et maintenant, que fait-on ?

Les mois à venir vont être marqués par la négociation de la future convention.

Les médecins libéraux, lors des dernières élections aux Unions Régionales des Professionnels de Santé (URPS), ont exprimé leur avis sur la dernière convention médicale qui, à l’heure du bilan, a montré que l’Assurance Maladie n’avait pas respecté ses engagements.

Le cadre financier décidé par ce gouvernement pour la prochaine convention médicale ne laisse présager aucune avancée significative en dehors d’un C à 24€ pour l’été 2017. Alors que les conditions d’exercice des médecins généralistes libéraux ne cessent de se dégrader depuis 5 ans et qu’une récente étude de l’OCDE vient de montrer que les médecins généralistes français sont les plus mal rémunérés en Europe, le temps est venu de forcer notre destin.

Seule une mobilisation massive et unitaire des médecins généralistes dès le début de l’année 2016 sera de nature à éclaircir le sombre horizon réservé à la médecine générale, spécialité médicale devenue en 2014 la moins attractive pour les futurs médecins.

Dr Luc DUQUESNEL, Président UNOF-CSMF
Dr Béatrice FAZILLEAUD, Secrétaire Générale UNOF-CSMF
 

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Et maintenant, que faire ? Après que le gouvernement a choisi de repousser à quatre reprises l’ultime examen du projet de loi de santé par l’Assemblée nationale, pour fixer (a priori) définitivement le vote au 1er décembre prochain, comment agir sachant que ce vote des députés vaudra aval du chapitre le plus décrié par les…

 
 
 
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