UNOF-CSMF MAIL /// Vendredi 6 mars 2015

MÉDECINS GÉNÉRALISTES : LA CRISE IDENTITAIRE

Les multiples réunions organisées par l’UNOF-CSMF dans les départements pour informer les médecins généralistes libéraux du contenu du projet de loi de santé nous ont montré des médecins généralistes d’abord stupéfaits, puis incrédules et enfin révoltés.

Tout d’abord, le tiers payant généralisé, mesure idéologique refusée massivement par les médecins généralistes, synonyme d’augmentation du temps administratif au détriment du temps médical, d’actes jamais payés, de banalisation de la consultation médicale et enfin de mise sous tutelle des médecins par les assurances complémentaires dont les principales victimes seront nos patients.

Ces médecins, spécialistes en médecine générale, séduits depuis des années par les sirènes qui leurs chantaient qu’ils étaient les pivots du système de santé, n’avaient pas imaginé qu’un naufrage pouvait les menacer. Ce naufrage, c’est le projet de loi de santé qui organise la grande braderie de la médecine générale : la vaccination aux pharmaciens, le suivi des pathologies chroniques aux infirmières cliniciennes,…

Pendant le même temps, la Ministre de la Santé et le Directeur de l’Assurance Maladie s’opposent à l’ouverture de négociations tarifaires conventionnelles.

La seule perspective pour les médecins spécialistes en médecine générale est la pratique d’une spécialité non reconnue, non revalorisée et démantelée.

Cet état de fait est intolérable pour la spécialité de médecine générale qui est depuis 10 ans une spécialité médicale à part entière avec sa filière universitaire, sa recherche mais aussi son internat qui durera bientôt 4 ans.

Pourquoi vouloir maintenir ces médecins spécialistes dans un tel ghetto ?

La médecine générale est certainement la spécialité médicale la plus complexe car non seulement elle prend en charge toutes les pathologies mais elle le fait dans une approche centrée sur la personne dans ses dimensions individuelles, familiales et communautaires.

Ce gouvernement, en s’attaquant au contour du métier de médecin généraliste et en dévalorisant le contenu de la spécialité de médecine générale en la confiant à d’autres dans un but économique, ne peut que décourager les futurs médecins de choisir la spécialité de médecine générale, aggravant ainsi les problèmes d’accès aux soins médicaux de proximité.

Les spécialistes en médecine générale traversent aujourd’hui une véritable crise identitaire et la rue est la seule voie pour espérer obtenir des avancées.

Les médecins généralistes ne doivent en aucun cas relâcher la pression mise depuis le mouvement de fermeture des cabinets du 24 au 31 décembre. Leur mobilisation est exemplaire et il faut maintenir la grève administrative jusqu’au 15 mars et boycotter les visites des Délégués d’Assurance Maladie (DAM) et des médecins conseils.

L’UNOF-CSMF appelle à une grève totale de la permanence de soins ambulatoire du vendredi 13 mars à 20h jusqu’au lundi 16 mars à 8h et demande à l’ensemble des médecins généralistes libéraux de venir manifester à Paris le dimanche 15 mars pour défendre leur métier et ses spécificités au sein de la CSMF.

C’est grâce à la détermination et la mobilisation de tous que nous ferons respecter le médecin spécialiste en médecine générale.

Dr Luc DUQUESNEL, Président UNOF-CSMF

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Contre la loi de santé, les médecins sur tous les fronts
 

« Nous partîmes cinq cent, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »… Cette citation du Cid de Corneille vaut bien pour la mobilisation contre le projet de loi de santé, dont l’UNOF-CSMF fut à l’origine, dès sa présentation en Conseil des Ministres, au début de l’automne. Mais, à une semaine pratiquement…

 
 
 
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